Combien pesez-vous (en CO2) ?
« 50 centimètres, 3.4 kilos et une estimation à 8,3 tonnes de CO2 par an. Félicitations, c’est un bébé en pleine santé ! » Cette dernière information serait aussi malaisante que lorsqu’on vous annonce le prénom d’un nouveau-né et que vous ne comprenez pas comment, après 9 mois de réflexion, deux personnes ont pu s’arrêter sur ce choix. Heureusement, l’empreinte carbone ne figure jamais sur les faire-part de naissance. Mais si on redevient sérieux une minute, on peut se demander si un monde dans lequel nous connaîtrions aussi bien notre poids en tonnes de CO2 qu’en kilogrammes, et serions aussi obnubilés par lui, ne serait finalement pas désirable…

« Non merci, j’ai consommé trop de CO2 ce mois-ci »
44 % des Français ont déjà fait un régime dans l’objectif de perdre du poids, et plus d’un sur quatre en ont même déjà suivi plusieurs.[1] Je parie que vous les avez vus à l’œuvre, ces femmes et ces hommes (enfin surtout ces femmes) qui se mettent alors à compter et traquer les calories. Il est probable que vous ayez vous-même revêtu cette casquette d’enquêteur.
Quand on est au régime, on écarte de notre alimentation ce qui nous éloignerait de notre objectif. On dit non à cet ami qui nous propose d’aller au McDo. On n’achète pas cette tablette de chocolat au lait Milka qui nous fait tant saliver. C’est difficile, mais on sait pourquoi on le fait, alors on résiste. Nous sommes donc capables de nous raisonner lorsque nous estimons que le jeu en vaut la chandelle.
Adopterions-nous cette même logique si nous avions conscience de l’impact précis de chacune de nos actions sur notre environnement ? Si nous comprenions que le carbone, et par conséquent la pollution, sont présents partout dans notre vie ? Reprenons les exemples précédents.
Un Big Mac, c’est 530 kcal[2]. Mais aussi 2,35 kg de CO2, ce qui équivaut à parcourir 10,8 km en voiture.[3]
Une tablette de chocolat Milka de 200 g, c’est 1078 kcal[4]. Mais aussi 3,4 kg de CO2[5], soit autant que 6 repas végétariens.
Objectif 2 tonnes
Là, vous ne savez probablement pas quoi faire de ces chiffres. Pour passer de l’abstrait au concret, il vous manque une donnée essentielle : 2 tonnes de CO2 par an.
Ça, c’est la quantité maximale de CO2 que chacun d’entre nous peut se permettre d’émettre pour maintenir le réchauffement climatique sous les 2 °C d’ici 2050. C’est l’objectif fixé par l’Accord de Paris en 2015.
Cette vidéo du CNRS offre un aperçu du climat en Europe en 2050, confirmant pourquoi nous devrions toutes et tous nous soucier de ces degrés de plus
Tout comme le nombre de calories à ne pas dépasser si on souhaite garder la ligne, nous disposons d’une quantité de CO2 à ne pas franchir si on veut que nos enfants et petits-enfants évoluent dans une planète vivable. On peut voir ça comme de l’argent de poche qui nous serait distribué sans condition tout au long de notre vie, ce qui est, si on y réfléchit bien, extraordinaire. Il nous faut maintenant apprendre à gérer cet argent de poche.
Il est temps de monter sur la balance
Fermer les yeux au moment de monter sur la balance ne changera pas son résultat. Le nombre qui va apparaître risque de ne pas vous plaire, mais il vous faut le connaître pour le réduire. Pour information, la moyenne française se situe autour de 8,9 tonnes de CO2 par an et par personne[1]. Nous sommes en surpoids, dans plus d’un sens du terme.
Êtes-vous au-dessous ou au-dessus de cette moyenne ? Êtes-vous loin de l’objectif des 2 tonnes ? Pour le savoir, l’option la plus rapide est de réaliser un bilan carbone en ligne. Concrètement, vous allez répondre à des questions sur vos habitudes de vie pendant dix minutes maximum. Une fois votre résultat connu, l’outil vous permet de comprendre ce qui pollue le plus chez vous, votre alimentation ou votre logement par exemple. Ensuite, ce sera à vous de jouer !

La conférence interactive en ligne de MyCO2 est idéale pour celles et ceux qui préfèrent être accompagnés dans la réalisation de leur bilan carbone et veulent approfondir la question des enjeux climatiques.

Au-delà des chiffres : ce n’est pas parce qu’il est difficile de mesurer notre impact indirect qu’il ne compte pas
Tenter de se rapprocher d’une vie à 2 tonnes est un travail à plein temps. Comme pour notre poids, il est vital de ne pas tomber dans l’obsession. Il faut continuer à vivre, juste différemment. On peut toutefois transformer cet objectif en défi et même y prendre du plaisir, en cherchant par exemple sur Hourrail l’itinéraire ferroviaire de nos prochaines vacances bas-carbone ou en parcourant les logements éco-responsables de GreenGo.

Cependant, pour beaucoup d’entre nous, la découverte du résultat de son empreinte carbone s’accompagnera d’un sentiment de découragement. Trop loin de l’objectif. Trop d’efforts à faire. Voici 3 bonnes nouvelles pour vous :
- Vous n’avez pas à changer du tout au tout. Il est indispensable de commencer notre transition écologique dès maintenant mais, pour parvenir aux 2 tonnes en 2050, il vous faut diminuer votre empreinte d’environ 6 % par an.
- Comme le dit l’activiste écologiste Camille Étienne dans son livre Pour un soulèvement écologique, « il n’existe pas d’action individuelle ». Vos actes ont le pouvoir d’influencer ceux des autres. Si vous décidez par exemple de réduire votre consommation de viande, vos proches vont vous interroger sur ce changement d’habitude. Cela ne loupe jamais. Vos réponses éveilleront, peut-être, un début de questionnement chez certains. Dans le meilleur des scénarios, vous aurez contribué à diminuer le bilan carbone d’une tierce personne en plus du vôtre. C’est ce qu’on appelle « l’effet papillon » et c’est pour cette raison qu’il ne faut s’arrêter aux chiffres.
- Vivre sobrement est peut-être moins frustrant que de faire un régime. Parce qu’il ne s’agit pas de renoncer à tout ni d’adopter le style de vie des amish, mais de moins consommer et mieux.
Être écolo n’est pas un gros mot. C’est simplement préférer le verbe « être » à « avoir ». Et ça c’est plutôt beau, non ?
Sources :
[1] LES FRANÇAIS, LEUR POIDS ET LEURS EXPERIENCES DES REGIMES – Ipsos
[2] Le Big Mac™ – McDonalds
[3] The beloved McDonald’s items that are the worst for the environment – Mirror.co
[4] Tablette de chocolat Au Lait du Pays Alpin MILKA – Carrefour
[5] L’empreinte carbone de votre tablette de chocolat : constat et solutions – Manufacture Paysac