Célia Poncelin
Emplie d’une belle énergie, Célia multiplie les initiatives pour partager ses connaissances sur le changement climatique. Un sujet pas très rigolo, qu’elle arrive pourtant à traiter dans la joie et la bonne humeur.

Quel est ton métier ? Penses-tu qu'il a un impact positif sur le monde ?
Je dirais que mon métier, c’est communicante. Je me suis rendu compte très vite que je n’étais pas ingénieure et que je ne pouvais pas créer de solutions. Je pouvais en revanche les mettre en lumière, c’est donc ce que j’essaie de faire.
Je trouve que ça a un impact énorme car on a, je pense, besoin de personnes qui prennent la parole sur ce sujet pour éduquer sous un angle optimiste. En fait, je tente de créer le contenu que j’aurais aimé avoir au tout début de mon aventure.
À quoi ressemblaient tes dernières vacances ?
Je suis partie en train jusqu’à Bucarest, en Roumanie, sur une période de 10 jours. J’en ai profité pour visiter Vienne à l’aller et Budapest au retour. J’ai adoré tester le train de nuit pour la première fois, je sortais de ma zone de confort. J’avais l’impression que le voyage consistait autant à visiter la ville qu’à prendre le train de nuit ! Et là j’ai pour projet d’aller au Japon sans avion l’année prochaine !


Tu as arrêté de prendre l'avion ?
Je ne l’ai pas pris depuis 2021. Cette année-là je devais me rendre en Grèce pour le mariage d’une bonne amie. J’avais regardé toutes les options pour y aller par voie terrestre et j’aurais pu le faire, mais c’était vraiment galère dans le temps imparti que j’avais… Par contre je me suis dit que si je le prenais, je restais deux semaines sur place.
Je ne prends plus l’avion pour les vacances si ce n’est pas nécessaire. Mais il ne faut jamais dire jamais. C’est hyper important de montrer qu’on est vulnérable et qu’on n’est pas parfait en tant qu’écolo. Sinon, on nous met tous sur un piédestal et ça devient trop compliqué à atteindre.
Et les vacances de Noël, comment ça se passe chez toi ?
J’aime beaucoup les vacances de Noël. On les passe avec ma famille puis avec celle de mon compagnon. On fait chaque fois un voyage en train pour naviguer entre Tours et le Vercors, au-dessus de Grenoble.
Quel genre de cadeaux aimes-tu offrir ?
Des expériences ! Je limite au maximum les cadeaux matériels, sauf si on m’a dit que telle personne avait besoin de cet objet précis.
Par exemple, à Noël dernier, j’ai offert à toute ma famille un repas dans un restaurant à côté de chez nous qui avait été élu meilleur restaurant de France par le Fooding. On a passé un super moment tous ensemble et le resto était juste incroyable.
Et toi, quel est le dernier cadeau que tu t'es fait à toi-même ?
Un pull dont j’avais envie depuis des mois. Je l’ai acheté neuf, car c’est une marque qu’on ne trouve pas d’occasion. J’avais tout de même vérifié son score éthique sur WeDressFair.
Quel est ton régime alimentaire ?
J’ai été strictement végétarienne pendant assez longtemps, mais depuis peu je mange de nouveau un peu de viande et de poisson car j’ai eu des soucis de santé.
Ce qui compte, encore une fois, ce n’est pas d’être 100 % strict mais d’essayer de réduire sa consommation de viande et de poisson. Sans oublier de varier son alimentation.
On questionne souvent les végétariens sur leur apport en protéines, alors que beaucoup de personnes au régime omnivore ne mangent pas du tout bien au quotidien. Il y a une fausse croyance selon laquelle il faut manger de la viande pour avoir des protéines. Or nous avons besoin de tout un tas de protéines différentes.
Est-ce qu'il y a un aspect de ta transition écologique qui a été difficile ?
Je ne crois pas. Vu de l’extérieur, on pourrait au contraire penser que j’ai sacrifié énormément de choses. Avant je prenais l’avion une fois par mois pour aller à New York dans le cadre de mon travail. On me voyait sûrement comme quelqu’un qui avait réussi sa vie et qui avait de l’ambition. En réalité, j’étais plutôt en train d’exploser en plein vol. J’adorais ma vie d’avant, mais j’étais profondément désalignée avec ce qui était important pour moi, à savoir plus de sens et d’impact dans mon quotidien. Je suis tellement plus heureuse avec mon mode de vie d’aujourd’hui que je dirais que non, ma transition n’a pas été difficile.
Ça coûte cher, financièrement parlant, d'être écolo ?
Pas forcément. Quand tu es écolo, tu repenses ton rapport à l’argent. Je consomme beaucoup moins qu’avant. Chaque achat que je fais est réfléchi – je me demande si j’en ai vraiment besoin – et je privilégie les articles d’occasion.
Consommer des fruits et légumes bio, ça coûte plus cher sur du court terme, mais sur le long terme tu réduis le risque de cancers et autres problèmes de santé.
En revanche, il est vrai que le train est malheureusement un gros poste de dépense.
Tu travailles en ce moment sur un documentaire qui décrypte les mécanismes de l’inaction climatique pour s’engager. Tu peux nous en parler ?
Les héros de (In)action! sont des membres de notre famille, des personnes inengagées face au climat. On les emmène rencontrer des femmes et des hommes engagés avec lesquels nous allons parler psychologie, sciences sociales, cognitives, comportementales…
Les conversations autour de l’écologie prennent souvent l’aspect de dialogues de sourds. C’est frustrant. Ce film est une source pour recréer du lien.
As-tu un film/livre ou podcast en rapport avec l'écologie à conseiller ?
Le film (in)action ! Il sort début 2025 à la TV et il y aura sûrement plein d’opportunités de voir le film lors d’évènements… Alors suivez le projet pour être tenu au courant !
Bilan environnemental de la vie de Célia : 5 tonnes de CO2/an.
Alors, ça ne donne pas envie ?