Clément Debosque
Clément est porteur d’une idée allant à contre-courant, celle que l’écologie peut être amusante, qu’elle peut même devenir un jeu. Le rire et le plaisir à la place de la carotte et du bâton ? Et s’il avait tout bon ?

Où habites-tu et à quoi ressemble ton chez toi ?
Je suis en colocation à Paris. Écologiquement parlant, notre appartement n’est pas suffisamment bien isolé. C’est d’ailleurs un chantier auquel on est en train de réfléchir avec les propriétaires, notamment pour l’isolation des fenêtres. En hiver on ne chauffe quasiment pas, tout le monde est ok avec la philosophie du gros pull.
Comment te déplaces-tu au quotidien ?
J’ai un vélo urbain depuis six ans, je l’utilise beaucoup. Il n’a pas encore été volé ni dégradé, comme quoi tout est possible à Paris ! Même si, pour être transparent, je le monte chaque soir chez moi.
Quel est ton métier ? Penses-tu qu'il a un impact positif sur le monde ?
Mon métier, c’est d’embarquer les gens dans la transition écologique. Il comporte beaucoup d’entrepreneuriat, de structuration de projet, de management, etc. Je suis l’un des trois co-fondateurs de l’association Ma Petite Planète, un challenge de défis écologiques à vivre pendant trois semaines avec sa famille, ses amis, ses collègues ou ses camarades de classe. C’est surtout un challenge de défis de bon sens en fait. L’écologie, ce n’est rien d’autre que du bon sens. Nous on est là pour faire réfléchir les gens sur ce qui est important, ce qui a de la valeur, ce qui peut être changé.
Quel discours as-tu face à des personnes insensibles aux enjeux climatiques ?
Certains priorisent la fin du mois plutôt que la fin du monde. Je peux l’entendre, c’est rationnel. Toutefois, ce que j’essaie de leur faire comprendre, c’est que nous allons tous être concernés par le dérèglement climatique et l’extinction de la biodiversité.
Mais il est vrai que nous n’avons pas tous la même responsabilité. Ceux qui ont de gros revenus et un fort pouvoir d’achat ont plus de responsabilité que ceux qui galèrent à joindre les deux bouts.
On dit souvent qu'être écolo, c'est un truc de bobo. Qu'en penses-tu ?
Je ne suis pas d’accord avec cet argument. La plupart du temps, être écolo, c’est être sobre. On consomme moins et on cherche des alternatives avant d’acheter. Si tu es végétarien, le budget nourriture est bien moindre que si tu consommes de la viande et du poisson.
Moi je n’ai pas un gros train de vie. Mes vacances, par exemple, ça se résume à prendre un sac à dos, une tente et à faire du cyclotourisme. Je suis persuadé qu’on n’a pas besoin de beaucoup d’argent pour passer de bonnes vacances.
À quoi ressemblaient tes dernières vacances ?
J’étais à Picos de Europa, une chaîne de montagne dans les Asturies. Beaucoup plus petite que les Pyrénées, mais hyper chouette. On a fait de la rando et du surf dans le coin, en dormant dans des campings ou en bivouac. On était hyper libres.

On peut continuer de voyager, certes moins loin, tout en continuant à être dépaysé. C’est à nous de trouver comment.
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Est-ce qu'il y a un aspect de ta transition écologique qui t'a coûté ?
Le végétarisme, peut-être au début. Maintenant ça fait quand même cinq ou six ans. À part l’importance de bien réfléchir aux protéines de tes repas, ça n’a rien de compliqué. Être végétarien, ça simplifie même la vie. Au restaurant il y a beaucoup moins d’options, donc tu ne te poses pas 100 000 questions.
Et les vacances de Noël, comment ça se passe chez toi ?
J’ai la chance de souvent partir avec ma famille. Il y a quatre ou cinq ans j’ai annoncé que je ne voulais plus prendre l’avion, car c’était compliqué par rapport à mes convictions. La première année j’ai loupé les vacances familiales, mais ensuite on a mieux anticipé et on a pu trouver une destination qui convenait à tout le monde. Ce qui est appréciable maintenant, c’est que je ne suis plus le seul à porter ce projet. Mes frères, cousins et cousines sont alignés avec mes convictions. C’était un peu difficile au démarrage, mais maintenant on passe de très bonnes vacances soit dans le Sud à la montagne soit à Londres par exemple, l’hiver dernier.
De manière générale, je trouve que Noël c’est un peu trop la gabegie. Ma famille a évolué, on est plus sobres qu’avant. On continue à se faire de beaux cadeaux, mais il y a moins de choses matérielles et plus d’expériences. Depuis cinq ans on m’offre une place pour Mad Jacques, un festival d’aventures en stop, en canoë, à vélo, en trek, etc. C’est incroyable !
Et toi, quel est le dernier cadeau que tu t'es fait à toi-même ?
J’ai enfin acheté un costard pour les mariages ! Avant j’empruntais celui de mon frère.
As-tu un film/livre ou podcast en rapport avec l'écologie à conseiller ?
J’aime beaucoup le Green Letter Club, un podcast parfait si vous voulez monter en compétences sur des sujets écologiques techniques.
Je suis abonné depuis plusieurs années aux magazines So Good et Socialter. Ce sont des alternatives constructives en termes de culture écologique, parfois assez radicales, mais avec des angles vraiment intéressants.


Bilan environnemental de la vie de Clément : 4,6 tonnes de CO2/an. Alors, ça ne donne pas envie ?